Efficacité énergétique dans les bâtiments
Efficacité énergétique et environnement, des sujets à l’ordre du jour depuis longtemps…
Le bâtiment principal du Cégep a été conçu au début des années 70, à une époque où les prix de l’énergie étaient relativement bas. Les systèmes mécaniques étaient alors puissants, souvent surdimensionnés et peu modulables. Par exemple, aussi surprenant que cela puisse paraître aujourd’hui, si la température était trop élevée, on générait du froid pour ramener celle-ci au niveau désiré, au lieu d’agir directement à la source.
Avec la crise pétrolière survenue un peu plus tard toujours dans les années 70, les coûts en énergie ont explosé. Les gestionnaires ont alors commencé à chercher des solutions pour limiter ceux-ci.
En 1983, de concert avec la firme ADS, une série de mesures au coût de 400 000 $ ont été prises. Elles portaient principalement sur l’automatisation et la centralisation des contrôles des systèmes de ventilation, de climatisation et de chauffage. Les niveaux d’éclairage ont également été ajustés à la baisse.
Quelques années plus tard, l’isolation des murs a été grandement améliorée en particulier au pourtour des fenêtres. La réfection complète des toitures a également permis d’améliorer le facteur d’isolation.
À LA RECHERCHE DE NOUVELLES MESURES D’ÉCONOMIE
Malgré les interventions précédentes, le niveau de consommation énergétique restait relativement élevé. Une nouvelle étude fut réalisée en 1996 par la firme CMA. Différentes mesures furent implantées au coût de 500 000 $, notamment
- la réfection complète du système d’éclairage avec l’installation de ballasts électroniques et de néons à faible consommation,
- l’ajout et la modernisation des panneaux de contrôles automatisés installés en 1984,
- la mise en place d’un déshumidificateur à la piscine.
- Une campagne de sensibilisation à l’économie d’énergie fut également menée auprès des usagers.
NOUVELLE INITIATIVE EN L’AN 2000
Malgré les réalisations antérieures, les niveaux de consommation observés indiquaient que des améliorations étaient encore possibles. Un appel de propositions fut donc lancé dans un cadre où l’investissement et les économies devaient être garantis. La proposition d’Écosystem, de type clés en main, fut retenue. L’investissement requis était de 862 500 $ et devait générer des économies de 227 500 $ à tarifs d’énergie constants. Une douzaine de mesures majeures furent implantées, notamment le remplacement de plusieurs pièces d’équipement devenues plus ou moins désuètes par des technologies plus avancées, une automatisation encore plus grande des contrôles afin de livrer, dans les différents locaux, le bon volume d’air « just in time » à la température adéquate, etc. Au moment de la mise en place de toutes les mesures énoncées ci-dessus, le confort des usagers a toujours été une priorité : les économies ne devaient pas se faire à leur détriment.
Les résultats furent probants : après une année complète d’opération, la consommation en gigajoules avait diminué de 43 %, la facture énergétique avait baissé de 312 400 $, donc bien au-delà des 227 500 $ projetés. Les émissions annuelles de gaz à effet de serre ont chuté de 1626 tonnes. De plus, comme plusieurs composantes des systèmes électromécaniques avaient été remplacées, les risques de bris et les coûts d‘entretien ont largement diminué.
En 2002, ce projet a remporté le prix Écogeste décerné par le ministère de l’Environnement du Québec dans la catégorie « Gestion des bâtiments ».
En 2004, dans le cadre du concours organisé par l’Office d’efficacité énergétique de Ressources naturelles Canada, ce projet a été reconnu comme la meilleure réalisation énergétique à travers le Canada dans la catégorie « Bâtiments gouvernementaux et institutionnels ». À cette occasion, Jean Barbeau, directeur général du Cégep, et Guy Gagné, directeur des Services administratifs, se sont rendus à Ottawa pour recevoir un prix des mains de John Efford, ministre des Ressources naturelles du Canada.
La firme Ecosystem a soumis et réalisé au Cégep un nouveau projet d’économie d’énergie en 2004. Ce projet consistait à remplacer la fournaise alimentée à l’électricité par trois pompes géothermiques elles-mêmes reliées à un réseau de 32 km de tuyauterie enfouies sous les stationnements dans la cour arrière du Cégep. Le principe de la géothermie est de récupérer, selon les saisons, la chaleur ou la fraîcheur du sol au bénéfice des bâtiments. Le coût de ce projet était de 969 000 $ après subventions et se rentabilisait sur une période de six ans.
Des mesures pour maximiser l’économie d’énergie ont été implantées dans les bâtiments existants. Toutefois, la même préoccupation s’appliquait lors de la construction de nouveaux pavillons. Ainsi, le bloc M inauguré en 2004 consomme 43 % moins d’énergie que ne le fait un bâtiment comparable. Cette performance réalisée grâce à la firme Dessau Soprin s’est vu attribuer en 2006 le premier prix dans la catégorie « Bâtiments neufs » lors du concours Énergia de l’Association québécoise pour la maîtrise de l’énergie.
De même, le pavillon abritant le complexe sportif et les locaux du programme de génie civil, construit en 2016 dans la prolongation du bloc M, a aussi une consommation énergétique inférieure de 42 % par rapport à un bâtiment comparable.
ÉPARGNER DES DOLLARS MAIS AUSSI SAUVEGARDER L’ENVIRONNEMENT
Toutes ces mesures d’économie d’énergie prises au cours des dernières décennies visaient à diminuer la facture énergétique et à maximiser les ressources pour réaliser les activités éducatives.
Dans un Cégep qui forme les futurs techniciens en mécanique du bâtiment et qui enseigne l’économie d’énergie, il aurait été paradoxal de ne prendre aucune mesure en ce sens dans ses propres bâtiments et de devoir dire aux étudiants : « Faites ce que nous enseignons et non ce que nous pratiquons comme organisation. »
Le Cégep de Saint-Hyacinthe a depuis longtemps agi comme un chef de file en environnement. Une Politique sur l’environnement et le développement durable a été adoptée par le conseil d’administration en 2002. La maîtrise de l’énergie figure parmi les objectifs : « Appliquer des choix éclairés en matière d’approvisionnement en énergie, de technologie, et de méthodes d‘exploitation et d’utilisation de ces technologies, dans le respect des besoins des usagers, en assurant une meilleure protection de l’environnement dans un contexte viable. »